Après ma première expérience de retraite Vipassana j’avais la conviction que cette technique était très efficace mais j’avais également le sentiment de ne pas en avoir tiré tous les bienfaits. Un mois après j’étais reparti pour une nouvelle retraite cette fois-ci en Malaisie. Une expérience qui ne m’a pas laissé sans reste… loin de là !

Voici comment ça s’est passé

Jour 0 : j’arrive au centre Dhamma Malaya. Un superbe établissement, récent, et entouré d’une magnifique palmeraie.

Jour 1 : lors de ma première retraite j’étais un peu en mode touriste. J’appliquais les instructions mais sans grande volonté. Mais cette fois-ci je débute avec la ferme intention de ne pas abandonner mes méditations et de m’impliquer réellement. Cette décision a vraiment eu son importance pour les jours qui ont suivis.

Jour 2 et 3 : en temps normal les 3 premiers jours sont dédiés à l’observation de la respiration mais de subtils sensations apparaissent rapidement à la surface de mon corps. Une sorte de picotement assez agréable. Je décide plutôt d’observer ces sensations que la respiration.

Jour 4 : lors de cette retraite nous avons accès aux cellules de méditation dès le premier jour. Ce sont des petites pièces de 5m² où il y fait noir et silence. Ce qui est très bien, j’ai remarqué que mes méditations étaient nettement meilleures en cellule. La privation sensorielle semble approfondir l’état méditatif. Je comprends pourquoi certains utilisent des caissons d’isolation sensorielle pour méditer, les effets sont grandement multipliés.

J’observais les sensations du corps quand un poids au niveau de l’estomac apparaît . Plus je l’observe, plus cette masse dans l’estomac devient lourde et dense. Au bout de 2h j’ai réellement la sensation d’avoir une pierre à la place de l’estomac. C’est assez douloureux.

Au bout de 2 heures de méditation, je sens une chaleur intense monter des pieds jusqu’à l’estomac. J’ai littéralement la sensation que c’est de la lave qui coule et qui dissout la pierre. Je sens même l’estomac qui tremble au passage de la lave.

Jour 5 : le processus continue la pierre diminue de taille petit à petit. J’ai des spasmes musculaires. C’est comme si mon corps était un réseau de tuyaux et que certains étaient bouchés. Après chaque spasme je sens un flux d’énergie circuler comme si c’était « débouché » et un sentiment de légèreté s’en suit.

Après 5 bonnes heures dans cet état la pierre finit par être complètement dissoute. Et là je ressens un état de bien-être vraiment agréable. Je suis léger comme une plume ! Je sens une subtile énergie circuler des pieds jusqu’au torse c’est jouissif ! On sonne la fin de la méditation en cellule.

À la reprise on médite dans la salle principale. Je commence ma méditation toujours dans cet état de bien être. Au fur et à mesure je sens une véritable paix intérieure s’installer en moi. Une extase comme jamais j’ai connu dans ma vie. J’ai l’impression de rayonner, je peux même sentir la lumière se dégager de moi. Et je me met à sourire, le sourire le plus niais et le plus innocent que la terre n’est jamais portée. Je suis dans un autre monde. C’est comme si je pouvais donner de l’amour sans limites, tous les problèmes du « petit moi » n’existent plus. Je ne sens plus réellement de séparation entre les êtres humains. Je ressens uniquement que nous sommes des expressions de la vie et que c’est aussi simple que ça.

Ce qui m’étonne c’est que je ne ressens plus aucune douleur. D’habitude chaque méditation est une épreuve pour mes jambes et je dois changer de position mais là c’est comme si j’étais en lévitation. La douleur n’existe plus. C’était tellement réel que j’avoue avoir ouvert les yeux pour vérifier que je touchais bien le sol… Parano ?! Moi ?

Tout ça n’aura duré qu’une heure. Mais c’était si intense que je peux me rappeler les sensations rien qu’en y pensant.

Jour 6 : désormais je sens le flux d’énergie circuler des pieds jusqu’au torse à chaque méditation. Mais je ne sens rien au niveau de la gorge. À force de l’observer je découvre une sensation d’étranglement. Comme si quelqu’un me tenait fermement la gorge et essayait de m’étrangler. J’ai dû méditer plusieurs heures pour pouvoir libérer cette tension. Le moment où l’on sent l’énergie circuler de nouveau dans cette zone est jouissif. On se sent plus léger, plus en paix. On en vient presque à apprécier les nouvelles sensations désagréables qu’on découvre dans l’espoir d’avoir ce sentiment de légèreté une fois libéré.

Dans la nuit il s’est passé quelque chose d’étrange. J’ai été réveillé par ce flux d’énergie. Comme si je m’étais mis à méditer pendant mon sommeil. D’ailleurs quand je dors, je sens également qu’une partie de moi reste éveillée. En gros j’ai conscience que mon subconscient ne dors pas quand je dors (vous suivez?).

Jour 7 : mes méditations en cellule sont de plus en plus intenses. Je vois des sortes de flashs blancs alors que je suis dans le noir complet et j’ai également des sifflements dans les oreilles qui peuvent varier en fréquence. Mais dès que je stoppe la méditation tout revient à la normale. Je tente de ne pas m’attacher à ces sensations et je tente de continuer avec équanimité.

Jours 8, 9 et 10 : cette fois c’est au niveau du front que la douleur apparaît. Malgré de nombreuses heures de méditation je n’arrive pas à lever cette sensation. Mais je ressens cette énergie subtile circuler dans tout le reste du corps.

Pendant une méditation je me suis vu comme une pile électrique. Avec le + au sommet de la tête et le – sous la plante des pieds. Nous sommes en fait des conducteurs d’énergie. Et nous bloquons ce flux d’énergie par nos stress, peurs, émotions négatives. La médiation les débloque tout simplement.

Avant cette retraite je croyais déjà en l’existence des méridiens d’acupuncture (ou les nadis, le concept est le même) mais là on peut dire que j’ai pu constater que de l’énergie circule bien dans les méridiens. En particulier un point au niveau du tibia sur le méridien de l’estomac. Lors d’une séance d’acupuncture ce point était tellement bloqué que mon corps avait éjecté l’aiguille (oui oui ça arrive, le corps peut également aspirer l’aiguille). Et pendant la dissolution du poids dans l’estomac, ce point d’acupuncture me faisait également vraiment mal, puis s’est dissout.

En conclusion

Cette 2ème retraite à vraiment été la cour des miracles. Voici tous les effets qui ont suivi dans les 15 jours après cette retraite :

Plus de problème de digestion et de douleurs au ventre : Depuis 3 ans, il m’était impossible de manger des fruits et légumes crus. Je faisais également toutes sortes d’indigestion au gras, au sucre, aux produits laitiers. Désormais les problèmes de digestion, les douleurs à l’estomac… tout a disparu !

Plus de problème de dos : j’ai toujours eu des blocages et j’allais très souvent chez l’ostéopathe. Maintenant même avec mon sac de voyage de 15kg sur les épaules et les nuits sur des banquettes de bus ou de train je n’ai plus de problème de dos

Plus de problèmes de jambes : j’avais par moment des raideurs dans les jambes et des problèmes de circulation du sang avec les jambes lourdes. J’ai fait des treks sur des volcans par 30° deux semaines après et je galopais comme un cabri !

Mon mental est moins agité. Je suis moins stressé. Je rumine beaucoup moins. Je ressens mieux mon corps et mes émotions. Je n’ai plus d’émotions incontrôlables. Mon hypersensibilité c’est fortement atténuée

Un meilleur lâcher prise et moins besoin de contrôler mon quotidien. C’est vraiment appréciable de laisser faire la vie sans vouloir tout contrôler et de voir que tout se passe bien au final.

Je suis plus généreux et sans arrière pensées. Bon je dois l’admettre, dans le passé mes gestes généreux était quelquefois pavés d’arrière pensées. Mais ces derniers temps je me surprends à être généreux spontanément. C’est plutôt sympa nan ?

Je juge moins les gens. Une bien mauvaise habitude qui me polluait. Celle de toujours se faire une idée assez arrêtée sur la personne avant même de lui adresser la parole. Je suis maintenant plus ouvert et je juge moins

Moins sensible aux petits trucs agaçant. Le mec devant toi qui passe 15mn à la caisse alors qu’il n’a que 2 articles, l’autre qui gueule dans la rue comme s’il était seul au monde ou encore rester dans les bouchons pendant 2 heures. Ça déclenche naturellement de l’agacement inutile chez certains, ça ne m’arrive pratiquement plus maintenant.

Voilà, Voilà donc après 2 fois 10 jours de Vipassana en 2 mois soit 200h de méditation ! Je peux dire que j’ai eu ma dose. La 3ème retraite attendra 2017. Et vu ce qu’il s’est passé à cette retraite j’ai bien peur m’envoler pour de vrai la prochaine 😀